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sacré tino, quel personnage. impossible de le louper. arrivé au cœur de l'océan indien sur l'élégante île maurice , il faut prendre l'atr d'air mauritius . à une heure et demie environ, juste après avoir survolé l'île coco, petit radeau désertique à la végétation dense, posé sur une mer émeraude, la piste de sir gaëtan duval approche… bienvenue sur une île vraiment pas ordinaire. tino samoisy n'est pas là ? alors il est en ville, à port mathurin , la capitale. une grosse voiture rouge vient de s'arrêter devant le siège de la poste. un petit bonhomme en uniforme en descend avec un sourire qui lui illumine tout le visage. eh oui ! tino est postier. « j'ai la responsabilité du courrier qui arrive par avion et de celui qui en repart… vos cartes postales , c'est moi qui les enverrais vers la france, enfin presque… mais il faut d'abord que je vous raconte mon île pour que vous ayez de quoi écrire ! » surprenant, l'île qui dépend de maurice, dont la langue officielle est l'anglais, parle français. « ah ! c'est une longue histoire. quand l'île fut colonisée et évangélisée, le créole était banni de l'église où on ne devait prier qu'en français… finalement c'est resté, même après la sortie de la messe, même après les colons, les rodriguais aimaient trop cette langue. d'ailleurs, si on leur demandait : voulez- vous devenir français ? même les cabris lèveraient la patte pour dire oui! enfin, on est trilingue, rien que ça, anglais, français et créole, pas mal, non ! » au premier abord, le décor n'a rien d'exceptionnel. pas de cocotiers qui griffent le ciel de leurs palmes alanguies, ou qui se confondent en courbettes pour jouer avec les vagues. pas de cannes à sucre avec leur plumet au garde-à-vous comme dans beaucoup d'îles de la région ! la végétation dense et joliment colorée ne prend jamais trop de hauteur. étonnant, l'été austral qui vient de se finir n'a pas grillé tout sur son passage ce qui fait la joie des moutons, des biquettes, des vaches, des porcs, il y a sûrement plus de bétails que d'habitants. les vallons se succèdent et les petites routes étroites jouent aux montagnes russes avant de plonger dans le lagon. « l'île n'est pas grande, on en fait vite le tour en voiture. il n'y a pas si longtemps, c'était à pied que l'on se déplaçait. faut dire qu'il n'y avait que des chemins caillouteux! la première voiture est arrivée en 1954. on m'a raconté que tous les chiens aboyaient en voyant passer ce monstre qui klaxonnait à tue-tête. c'était une jeep. on dit aussi que les rodriguais, avant, étaient tous grands. aujourd'hui, on ne fait que rouler, toujours assis, bien sûr puisqu'il y a désormais des routes et des voitures, alors on rapetisse ! » enfin pas tous, beaucoup sont encore en chemin et ils saluent, un à un, sans exception, mon chauffeur. « évidemment, il faut se dire bonjour. même si on ne se connaît pas ! imaginez, les gens seraient vexés si vous ne le faisiez pas ! » l'habitude se prend vite et c'est même très agréable, on se sent tout de suite moins seul. « c'est vrai, moi, en plus, je suis connu ici. je suis chanteur à mes moments perdus. » ah ! comme quoi les prénoms ont une influence sur le caractère. « mais oui ! mon père, qui était parti à la guerre, la seconde guerre mondiale, en égypte, entendit un jour au caire tino rossi. ce fut le coup de foudre et il décida que s'il avait un fils, il l'appellerait tino et voilà, je suis le tino rossi rodriguais ! je n'ai aucun mérite, nous sommes une famille de musiciens. en 2005, je fus « le séga » de l'année avec mon cd. quand je donne un concert à port mathurin, je n'ai pas moins de 15 000 spectateurs. hé ! nous sommes 40 000 sur l'île ! » aurait-il des antécédents marseillais notre petit tino ! finalement, , aux allures rudes et austères, aux paysages qui pourraient sembler inachevés, loin des visions tropicales habituelles, se rapprochant plus de certaines côtes bretonnes déchirées et sculptées par les éléments, est une île à découvrir lentement et, surtout, à découvrir au travers de sa population haute en couleurs, toujours souriante et, étonnamment, accueillante. isolés du reste du monde pendant des lustres, les rodriguais ont trouvé leur bonheur dans la simplicité et en donnant du temps au temps. « je vous présente marraine. ce surnom vient du fait qu'elle fut la première à aller pêcher les z'ourites ! » il y a quelques années, le travail manquant aux femmes, marraine décida de se faire piqueuse d'ourites. tout aussi capable qu'un homme, elle partit avec sa pique traquer, dans les pièges déposés à cet effet, le poulpe. aujourd'hui ce sont les femmes, et uniquement elles, à quelques exceptions près, qui vont de bon matin sur les coraux. quand le soleil est au zénith, il est temps de rentrer vendre son butin sur la plage. dans la barque qui les ramènent, les rodriguaises sont toujours de bonne humeur et les chants fusent. tout est bien orchestré. le matin, les pieds dans l'eau salée et l'après-midi dans la terre plus que collante. c'est l'époque des oignons. il faut en planter des centaines. ici on s'entraide, on est très communautaire. tout le monde se retrouve dans le potager du voisin pour donner un coup de main. le lendemain, la même scène se reproduira dans celui d'à-côté et ainsi de suite. en dehors des villages, les bicoques de bois, de tôles ou maintenant en béton pour se protéger des grands vents qui balayent régulièrement, sont clairsemées dans la campagne ou au milieu des forêts de manguiers, de vaqoas, ou d'aloès. tels de gros gâteaux à l'anglaise aux couleurs acidulées et surprenantes, elles explosent dans le décor. il ne leur manque plus que les bougies! « à ce propos, l'électricité n'est arrivée qu'en 1972. imaginez, cela ne fait pas si longtemps !… allez, la nuit va tomber d'ici peu, je vous emmène à la salle de répétition ! il faut voir mon groupe, « ambiance tropicale ». c'est le meilleur de l'île, le plus demandé ! » les journées de tino sont toujours bien remplies. à mont-lubin, le centre enfin, là où convergent les routes venant, presque, des quatre points cardinaux, tout le petit monde est arrivé à la salle des fêtes et a même fini de se préparer. à l'extérieur, un brasero rougeoie dans la noirceur. il n'est nullement question de barbecue, même si l'estomac réclame, ici on chauffe tout simplement la peau de cabri du tambour avant d'en jouer. d'inspiration à la fois africaine et bretonne, le folklore rodriguais est très proche de ses racines, de cet héritage métissé. le tambour chante l'afrique alors que les influences européennes se retrouvent dans la rythmique. « l'église n'aimait pas trop ces fins de semaine festives et encore moins, ô sacrilège, le tambour a-fri-cain, fin xixème siècle ! voilà comment l'accordéon est entré dans notre histoire. » l'arrière grand-père de ben gontran, ancien instituteur et mémoire vivante de l'île, était arrivé en 1869 de bretagne avec en bandoulière un accordéon diatonique. pour plaire aux missionnaires, son piano à bretelles remp